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Les DRH sont en première ligne face aux défis du dialogue social réformé, de la question migratoire en entreprise et de la transparence salariale. Le prix Penser le travail 2025 met en lumière ces enjeux cruciaux pour la cohésion sociale.

Les Directeurs des Ressources Humaines (DRH) se retrouvent dans une position délicate, naviguant entre les attentes des employés et les impératifs des entreprises. Trois thématiques majeures dominent l’actualité : la réforme du dialogue social par les ordonnances Macron de 2017, la complexe question migratoire liée à la sous-traitance, et la transparence salariale, à la fois source d’espoir et de potentiels conflits. Dans ce contexte, les DRH cherchent à maintenir la cohésion sociale face à des salariés souvent déçus, en colère ou résignés. C’est ce que mettent en lumière les ouvrages sélectionnés pour l’édition 2025 du prix Penser le travail, dont le lauréat sera annoncé prochainement.

Le prix Penser le travail, fruit d’une collaboration entre Sciences Po et Le Monde, célèbre cette année sa vingt-cinquième édition. Ce prix est le résultat d’un an de travail collaboratif entre étudiants, professeurs, DRH et journalistes. Environ 60 ouvrages parus en 2024, explorant le monde du travail, ont été étudiés par le master RH et gouvernance durable de Sciences Po. Une présélection a été effectuée, suivie de débats approfondis cet été avec des professionnels des ressources humaines, des journalistes du Monde et des professeurs de Sciences Po. Les critères d’évaluation incluent la nouveauté du sujet, la qualité de l’argumentation, le fondement scientifique, la lisibilité, la contribution à la réflexion et la pertinence pour l’action, un point particulièrement crucial pour les DRH.

Les trois finalistes de cette édition 2025 sont : La Frustration salariale. A quoi servent les primes ? de la sociologue Elise Penalva-Icher ; Le Travail migrant, l’autre délocalisation, du sociologue Daniel Veron ; et Le Dialogue social sous contrôle, coordonné par le politologue Baptiste Giraud et le sociologue Jérôme Pélisse. Ces ouvrages proposent un diagnostic lucide et parfois sévère des évolutions actuelles. Ils pointent du doigt les dégâts des politiques de management : la frustration générée par les systèmes de rémunération, l’instrumentalisation de la migration entraînant une vulnérabilisation économique, et la subordination croissante de la négociation collective aux exigences économiques des entreprises, menaçant ainsi l’essence même du dialogue social.