
L’actualité politique française a été marquée par le déploiement du drapeau palestinien sur les frontons de plus de 80 mairies en France. Cet événement, survenu le lundi 11 septembre, coïncide avec la date choisie par le président Emmanuel Macron pour la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies. Malgré les instructions du ministère de l’Intérieur aux préfets de faire cesser ces pavoisements en vertu du principe de neutralité du service public et du risque de troubles à l’ordre public, au moins 86 municipalités ont défié cette consigne.
Parmi les villes ayant hissé le drapeau, on compte des grandes métropoles comme Nantes, Rennes, Grigny, Saint-Denis, Besançon et Lyon. Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, a justifié cette action en affirmant que « Cette reconnaissance de l’Etat palestinien n’est pas une offense faite à Israël (…). L’absence d’Etat est un terreau fertile pour tous les groupes terroristes, de Daech au Hamas ». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, présent à Saint-Denis, a également soutenu cette initiative, qualifiant ce jour d’« historique » pour la reconnaissance de la Palestine.
Dans plusieurs départements, comme la Seine-Saint-Denis où une douzaine de communes ont participé, les préfets ont écrit aux maires sans pour autant engager de poursuites judiciaires immédiates. Cependant, certaines mairies ont été sanctionnées, à l’instar de Malakoff dont la maire communiste s’est vu infliger une astreinte de 150 euros par jour pour avoir maintenu le drapeau malgré une injonction du tribunal administratif. Cette décision a été contestée par un appel devant le Conseil d’État, illustrant la détermination de certains élus.
L’initiative a également touché des plus petites villes, telles que Chenôves et Quétigny en banlieue de Dijon, ou Carhaix dans le Finistère. Certains élus ont hissé à la fois les drapeaux palestinien et israélien, comme à Saint-Ouen, ou comme Paris qui a projeté les deux drapeaux sur la Tour Eiffel, symbolisant un appel à la paix. Ces actions, perçues par le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Jean-Noël Barrot comme des « polémiques futiles », soulignent un clivage au sein de la classe politique française concernant cette question diplomatique majeure et l’importance de l’unité nationale.