Donald Trump, qui se positionne comme un grand artisan de la paix, a exprimé sa satisfaction de voir son nom gravé sur la façade de l’Institut américain pour la paix, une institution qu’il avait pourtant tenté de démanteler. Cette annonce intervient alors qu’il présidait, jeudi 4 décembre, la signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la République du Congo, présenté comme l’un des huit conflits qu’il affirme avoir résolus depuis son investiture en janvier.
S’adressant à Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, présent lors de la cérémonie, Trump a déclaré : « Et merci d’avoir mis un certain nom sur le bâtiment. Quand je suis arrivé je me suis dit “Oh, voilà qui est beau”. (…) C’est un grand honneur », a affirmé le républicain de 79 ans. Le département d’État avait annoncé la veille cette décision sur X, expliquant vouloir « rendre hommage au meilleur négociateur de l’histoire de notre pays ». Le bâtiment, situé au cœur de Washington, arbore désormais en lettres argentées le nom « Donald J. Trump », au-dessus de son appellation d’origine : « United States Institute of Peace ».
Le président américain a également manifesté son enthousiasme pour le bâtiment lui-même, le décrivant comme « magnifique et flambant neuf ». La construction du siège de cette institution, créée en 1984 sous la présidence de Ronald Reagan, a en réalité été achevée en 2011. C’est cet institut que Donald Trump a tenté de démanteler dans les premiers mois de son second mandat, limogeant la plupart de ses dirigeants, à l’instar d’autres organismes fédéraux.
Financée par le Congrès, cette organisation indépendante à but non lucratif œuvrait à la prévention et à la résolution des conflits internationaux. Donald Trump estime que ses efforts pour mettre fin à plusieurs conflits mondiaux, notamment à Gaza, entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, devraient lui valoir le prix Nobel de la paix. Cependant, des experts soulignent que son implication dans certains de ces conflits a été minime, voire inexistante.
Concernant le conflit de longue date opposant le Rwanda et la RDC, la signature de l’accord de paix, qualifié de « miracle » par Donald Trump, est intervenue alors que de violents combats persistent entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise dans la province du Sud-Kivu.
Le milliardaire et ancien promoteur immobilier a fait de son nom une marque, l’inscrivant sur ses propriétés. Il semble vouloir poursuivre cette tendance durant sa présidence. Jeudi, il a plaisanté en appelant la grande salle de spectacles publique de Washington, le « Kennedy Center », le « Trump Kennedy Center », avant de feindre des excuses. Un élu républicain a déjà proposé de renommer le plus grand aéroport desservant Washington, le Dulles International Airport, en « aéroport Donald Trump ». Le président supervise également la construction d’une gigantesque salle de bal à la Maison Blanche, un projet qui aurait généré des désaccords avec l’architecte concernant la taille de l’édifice. Donald Trump a aussi fait accrocher plusieurs portraits de lui à la Maison Blanche, rompant avec l’usage traditionnel.
