
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a récemment durci le ton concernant la situation au Proche-Orient, qualifiant les événements à Gaza de « génocide » dans un texte publié sur son compte X. Cette terminologie, qu’il avait jusqu’alors refusée, est régulièrement employée par La France insoumise pour dénoncer les représailles israéliennes depuis le 7-Octobre. Villepin a déclaré qu’en regardant Gaza et ce qui s’y déroule jour après jour, il devait se rendre à l’évidence tragique qu’« un crime de génocide » avait lieu.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac estime que le silence équivaut à la complicité, et que nommer les faits est déjà une action en soi. Il accuse l’État hébreu d’une « folie meurtrière » visant à « effacer tout un peuple », avec la « complicité de l’administration américaine et la passivité des États européens ». Cette prise de position intervient alors que la France a récemment largué de l’aide humanitaire sur l’enclave pour lutter contre la famine.
Dominique de Villepin a lancé un appel « aux consciences, aux peuples, aux États » pour que cessent « le silence et l’inaction ». Il milite pour que chacun, qu’il soit intellectuel, artiste ou citoyen, prenne position « clairement, fermement, immédiatement », afin de mettre fin à une « passivité complice ». Récemment revenu sur le devant de la scène médiatique, il a entamé une « vraie-fausse campagne » présidentielle.
Auteur du livre-programme intitulé Le Pouvoir de dire non, en référence à son discours de 2003 sur le refus français de la guerre en Irak, l’ex-chiraquien a lancé une tournée promotionnelle avant l’été. Il a également créé son propre parti politique, baptisé « La France Humaniste », alimentant les rumeurs d’une possible candidature à la présidentielle. Cette initiative le met en rupture avec la droite traditionnelle, tandis que Jean-Luc Mélenchon se réjouit de le voir adopter le « vocabulaire » insoumis. Cette convergence s’inscrit dans un contexte d’antisionisme, ce qui vaut à Dominique de Villepin d’être accusé par le président du Crif, Yonathan Arfi, d’« alimenter » une « rhétorique antisémite », le surnommant le « Mélenchon des beaux quartiers ».