
Un émissaire américain, Tom Barrack, a exprimé sa « satisfaction » quant à la réponse du Liban concernant la demande de désarmement du Hezbollah pro-iranien. Cette formation est sortie affaiblie de sa récente guerre avec Israël. Lors de sa visite à Beyrouth, M. Barrack a incité les leaders libanais à suivre l’exemple de la Syrie voisine, qui, selon lui, a entamé un dialogue avec Israël. Il a averti que le Liban serait « laissé-pour-compte » s’il ne s’alignait pas sur le mouvement de changement au Moyen-Orient.
« Je suis incroyablement satisfait de la réponse » des autorités libanaises, a déclaré Tom Barrack après un entretien avec le président libanais, Joseph Aoun. Il a qualifié la réponse de « réfléchie » et de « mûrement considérée », annonçant l’élaboration d’un plan d’action. Le contenu exact de cette réponse n’a pas été divulgué par les autorités libanaises ni par l’émissaire américain. Élu il y a six mois avec le soutien occidental, M. Aoun s’est engagé à ce que l’État détienne le monopole des armes au Liban. Le président libanais a transmis à l’émissaire américain des « idées pour une solution globale », selon la présidence.
Le Hezbollah, une force politique longtemps dominante au Liban, est la seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile (1975-1990). Ce mouvement, dont l’arsenal inclut des missiles, a été considérablement affaibli par une guerre ouverte avec Israël (septembre-novembre 2024), sa direction étant quasi décimée avant un cessez-le-feu effectif le 27 novembre 2024. Dimanche, son chef, Naïm Qassem, a réaffirmé que sa formation ne « capitulerait » pas et ne rendrait pas ses armes sous la menace, insistant sur l’application préalable de l’accord de cessez-le-feu par Israël, notamment le retrait total du Liban et l’arrêt des frappes régulières.
Lundi, de nouveaux raids israéliens dans le sud du Liban, dont l’un ciblant un véhicule, ont causé deux décès, selon le ministère libanais de la Santé. Israël affirme que ses frappes visent le Hezbollah. L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait des forces du Hezbollah et le démantèlement de toute infrastructure militaire dans le sud du pays. Il s’appuie sur une résolution des Nations Unies exigeant le désarmement des milices sur l’ensemble du territoire libanais. Lors d’une visite précédente le 19 juin, M. Barrack, ambassadeur des États-Unis en Turquie et émissaire pour la Syrie, avait formellement demandé aux autorités libanaises de s’engager à désarmer le Hezbollah.
Lundi, l’émissaire américain a également rencontré le chef du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah, soulignant que ce mouvement est aussi un « parti politique ». Il a déclaré que le Hezbollah doit entrevoir un avenir, que cette voie n’est pas uniquement dirigée contre lui, faisant miroiter « la paix et la prospérité ». M. Barrack a par ailleurs mis en garde le Liban contre le risque d’être « laissé de côté » s’il ne se joignait pas au camp du changement régional, citant l’exemple de la Syrie. « Le dialogue a commencé entre la Syrie et Israël, tout comme le dialogue doit être réinventé par le Liban », a-t-il dit. Selon lui, le président des États-Unis, Donald Trump, est convaincu que « le Liban reste la clé de la région, il peut être la perle de la Méditerranée ». La Syrie, où des islamistes ont pris le pouvoir en décembre 2024, renversant Bachar Al-Assad, a jugé prématurées les discussions sur un accord de paix avec Israël. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé qu’Israël était « intéressé » par une normalisation avec la Syrie et le Liban, pays avec lesquels il est techniquement en état de guerre.