
La France fait face à une **« double contrainte carbone »**, une menace non seulement pour le climat mais aussi pour son avenir économique. C’est ce que révèle une étude de The Shift Project, détaillant la forte exposition du pays au risque énergétique. Cette analyse met en lumière la **dépendance persistante de la France aux énergies fossiles**, malgré une production d’électricité majoritairement décarbonée.
Le cercle de réflexion présidé par Jean-Marc Jancovici a modélisé l’ensemble des flux énergétiques essentiels au soutien du mode de vie français et au fonctionnement de son économie. Le constat est sans appel : l’électricité, bien que largement décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, ne couvre qu’un cinquième des besoins énergétiques finaux du pays. Les quatre cinquièmes restants dépendent des importations, principalement sous forme de **combustibles fossiles**.
Les entreprises et les ménages français restent dépendants à plus de 70 % du pétrole, du gaz et du charbon pour leur consommation énergétique, une proportion stable depuis 1995. Cependant, l’origine de ces importations a considérablement évolué. Si au début des années 2000, plus d’un tiers des importations pétrolières provenaient de pays européens (Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège), cette part a chuté à 20 % en 2022. Aujourd’hui, la France importe son pétrole et son gaz majoritairement de pays non-européens, soulignant une **vulnérabilité géopolitique accrue**.







