En 2023, la France a enregistré 5,9 millions de déménagements, soit près d’un habitant sur dix. Ce taux de mobilité résidentielle a diminué de près de 20 % en dix ans, passant de 10,8 % en 2013 à 8,8 % en 2023. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse selon l’Insee : une natalité en recul, le vieillissement de la population – les personnes âgées étant généralement moins mobiles – et les contraintes financières des ménages, notamment le coût des logements.
Les déménagements de proximité sont ceux qui ont le plus fortement diminué. En 2023, 2 millions de personnes ont changé de logement au sein de la même commune (-20,9 % par rapport à 2013), 2,2 millions ont déménagé vers une autre commune du même département (-13,3 %) et 1,7 million vers un autre département (-9,3 %). Cependant, la distance moyenne des déménagements vers une autre commune a tendance à augmenter.
Concernant les destinations, l’Ouest et le Sud de la France continuent d’exercer une forte attraction. Les régions Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie voient leur population s’accroître le plus grâce aux déménagements, avec une augmentation annuelle moyenne de plus de 5 habitants pour 1 000 résidents. À l’inverse, l’Île-de-France et les Hauts-de-France enregistrent une diminution de leur population due aux mobilités résidentielles sur la même période.
La pandémie de Covid-19 n’a pas fondamentalement modifié la tendance à la baisse de la mobilité résidentielle globale, mais elle a accentué la périurbanisation et le désir de quitter les grands centres urbains pour des zones moins denses. Si les départs d’Île-de-France vers d’autres régions ont bondi d’un quart entre 2019 et 2021, cette hausse s’est érodée en 2022 et pourrait baisser en 2023. Les jeunes de moins de 25 ans sont les plus mobiles, déménageant environ sept fois plus souvent que les personnes de 60 ans ou plus. Les personnes seules et les familles monoparentales déménagent également plus fréquemment que les couples.
