
L’assurance-chômage fait face à une nette dégradation de son déficit, avec des prévisions alarmantes pour les années à venir. En 2026, le déficit devrait atteindre 1,3 milliard d’euros, soit une augmentation significative par rapport aux 100 millions d’euros anticipés pour 2025. Cette situation intervient alors que le nombre de chômeurs indemnisés reste stable, avoisinant les 2,6 millions de personnes.
Face à ce constat, le bureau de l’Unédic a annoncé son intention de solliciter le gouvernement pour une révision des prélèvements de l’État pour 2026. L’organisme souligne que, depuis 2023, ces prélèvements ont amputé ses capacités de remboursement de sa dette de près de 13 milliards d’euros. La dette de l’Unédic devrait d’ailleurs atteindre 59,5 milliards d’euros fin 2025, puis 60,8 milliards fin 2026, marquant une progression préoccupante.
Les précédentes prévisions de l’Unédic, établies en juin, tablaient sur un déficit plus élevé en 2025 (200 millions d’euros), mais significativement plus faible en 2026 (400 millions d’euros). Ce revirement s’explique notamment par une conjoncture économique dégradée et l’incertitude politique actuelle, qui exercent une forte pression financière sur le régime.
Le début des remboursements de la « dette Covid » en 2026 constitue un facteur aggravant. L’assurance-chômage avait en effet financé l’activité partielle et diverses mesures d’urgence pendant la pandémie de Covid-19, pour un montant total de 19 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 2,5 milliards pour la prolongation des indemnisations. Pour honorer ses obligations, l’Unédic se voit contrainte de contracter de nouveaux emprunts sur les marchés financiers, à des taux d’intérêt élevés, ce qui alourdit considérablement la charge de sa dette. Cette dernière devrait doubler entre 2022 et 2027, pour atteindre 1,7 % des recettes du régime, fragilisant ainsi son rôle d’amortisseur social et économique dans un marché de l’emploi en contraction.
Les prévisions de l’Unédic sont basées sur une croissance économique modeste : 0,7 % cette année et 0,9 % l’an prochain. L’organisme anticipe la destruction nette de 60 000 emplois en 2025, avant une stabilisation en 2026 et la création de 160 000 emplois nets en 2027.