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Terra Nova, un think tank proche du PS, a publié un rapport suggérant que taxer les riches ne suffira pas à combler le déficit français. Le rapport préconise plutôt une augmentation de la TVA ou de la CSG pour faire face à l'ampleur des problèmes budgétaires.

Dans un rapport publié ce lundi 8 décembre, le cercle de réflexion Terra Nova, proche de l’aile droite du Parti socialiste, remet en question la formule, souvent entendue à gauche, selon laquelle il suffirait de « taxer les riches » pour résoudre les problèmes budgétaires. Face à l’ampleur du déficit public et à la menace d’une crise de la dette, le think tank estime que des mesures bien plus importantes seront nécessaires. Selon lui, il faudra envisager l’augmentation d’« un des impôts que tout le monde paie », citant spécifiquement la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou la contribution sociale généralisée (CSG).

Cette position décalée de Terra Nova révèle une évolution des lignes politiques face aux convulsions des finances publiques. L’analyse, rédigée par Guillaume Hannezo, ancien conseiller économique de François Mitterrand et membre fondateur des Gracques, rejoint en plusieurs points celle présentée le 26 novembre par l’Institut Montaigne, un think tank libéral. Les deux rapports s’accordent sur la gravité de la situation budgétaire française et le risque financier qui pèse sur le pays.

Terra Nova insiste sur le fait que la focalisation exclusive sur une taxation accrue des hauts revenus ne suffirait pas à combler les besoins budgétaires. Le rapport suggère qu’un effort de redressement de l’ordre de 120 milliards d’euros par an est nécessaire pour stopper la spirale de l’endettement. Pour atteindre cet objectif, l’augmentation d’un point de la TVA pourrait générer 11,4 milliards d’euros par an, tandis qu’une hausse similaire de la CSG sur tous les revenus (salaires, capital, pensions) rapporterait environ 16 milliards d’euros supplémentaires.

Bien que la France ait l’un des taux de TVA les plus bas d’Europe (20%), juste un point de plus que l’Allemagne, elle détient également le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé. Guillaume Hannezo considère la TVA comme un impôt « très neutre », sans effets pervers sur l’activité économique ou la compétitivité. Il reconnaît toutefois qu’une telle augmentation aurait un effet « contre-redistributif », entraînant une baisse de pouvoir d’achat de 0,7 % pour les 25 % les plus modestes et de 0,4 % pour les 25 % les plus aisés. Ce débat illustre la tension entre efficacité budgétaire et équité fiscale, un enjeu majeur pour les décideurs politiques.