
Le déficit public français, en constante augmentation depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, trouve son explication principale dans la diminution du taux des prélèvements obligatoires. C’est la conclusion d’une note récente de l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), publiée juste avant la présentation des orientations budgétaires par le Premier ministre. Les économistes de l’OFCE réfutent l’idée d’une dérive des dépenses publiques sur la période analysée, soulignant que la dégradation des finances publiques n’est pas due à une augmentation marquée des dépenses, mais plutôt à une baisse significative des recettes.
Cette situation a entraîné un creusement de l’écart de déficit et d’endettement avec les autres pays de la zone euro depuis 2019. Les principaux facteurs identifiés par l’OFCE pour expliquer cette baisse des prélèvements obligatoires sont la suppression de la taxe d’habitation pour les ménages et la réduction des cotisations sociales patronales pour les entreprises. Ces mesures, bien que bénéfiques pour les contribuables et les entreprises, ont eu un impact direct sur les recettes de l’État, contribuant à la dégradation de la situation budgétaire.
L’OFCE anticipe un pic de la dette à 121,7% du PIB en 2029, selon ses dernières simulations basées sur le plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) transmis à la Commission européenne. Par ailleurs, l’institution prévoit une augmentation du taux de chômage, qui passerait de 7,4% actuellement à 8,1% cette année et 8,9% en 2026, avant de se stabiliser à 9% en 2027 pour trois ans et de décroître en 2030. Un ajustement d’environ 100 milliards d’euros dès 2025 serait nécessaire pour stabiliser la dette à 110% du PIB à long terme.
Ces estimations rejoignent celles de la Cour des comptes, qui, début juillet, chiffrait à près de 105 milliards d’euros les efforts requis (économies de dépenses ou recettes supplémentaires) pour ramener le déficit public sous les 3% du PIB d’ici 2029, un objectif partagé par le gouvernement. Le Premier ministre François Bayrou devrait prochainement détailler son plan de redressement des finances publiques, visant notamment à générer 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026.