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L'iFRAP critique l'optimisme du gouvernement concernant le déficit public de 132 milliards d'euros pour 2021. Le déficit structurel s'aggrave, l'État concentre les pertes, et les prévisions pour les collectivités locales et la Sécurité sociale semblent irréalistes.

En annonçant un déficit public de 132 milliards d’euros pour 2021, le gouvernement français fait preuve d’un optimisme excessif, selon l’iFRAP. Le think-tank libéral, via son « Macronomètre », attribue la note de 4/10 à l’exécutif, soulignant des prévisions potentiellement sous-estimées. Après un déficit de 227 milliards d’euros cette année, et malgré une croissance anticipée de près de 8% pour 2021, les finances publiques devraient rester dans le rouge, une situation qui suscite des inquiétudes.

L’attention se porte particulièrement sur le déficit structurel de la France, jugé très dégradé. Le Haut Conseil des finances publiques a déjà pointé du doigt une sous-évaluation de ce déficit, dont les estimations reposent sur une loi de programmation des finances publiques (2018-2022) désormais obsolète. Le déficit structurel pourrait ainsi atteindre 2 points de PIB en 2020 (contre 1,2% officiellement) et près de 5 points de PIB en 2021 (contre -3,6% officiellement). Cela représenterait un déficit récurrent annuel de plus de 100 milliards d’euros, une dégradation préoccupante et sans précédent.

L’État concentre la majeure partie des déficits, avec un solde creusé à -8,7% du PIB en 2020, notamment à cause de la reprise de dette de la SNCF. Pour 2021, le déficit de l’État est estimé à -5,5% du PIB, un chiffre jugé crédible. Cependant, l’iFRAP exprime un optimisme exagéré concernant les dépenses futures des administrations locales et la Sécurité sociale.

Pour les administrations locales, malgré un impact globalement limité de la crise, l’équilibre de leurs comptes reste incertain, notamment en raison des baisses potentielles des droits de mutation immobiliers et des dépenses liées au RSA. Quant à la Sécurité sociale, son déficit passerait de -2,6% du PIB en 2020 à -1% en 2021, soit 25 milliards d’euros. Cette prévision est jugée très optimiste, s’appuyant sur un rebond significatif des recettes sociales et une maîtrise des dépenses, des hypothèses qui pourraient être remises en question par une croissance moins robuste que prévu. Il y a donc de fortes présomptions que le déficit global de la France en 2021 dépasse les 132 milliards d’euros anticipés.