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Le gouvernement français, par la voix de Catherine Vautrin et François Bayrou, vise à réduire le déficit public en s'attaquant aux dépenses croissantes des arrêts de travail, qui ont coûté 17 milliards d'euros en 2023. Des mesures comme la limitation de la durée des premiers arrêts et l'allongement du délai de carence sont envisagées pour économiser 1 milliard d'euros d'ici 2027.

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a récemment présenté les orientations du gouvernement pour maîtriser le déficit public dans le budget 2026. Une des cibles principales est l’explosion des dépenses liées aux arrêts de travail, une source de grande inquiétude pour les syndicats de médecins, de salariés et les mouvements patronaux.

Le Premier ministre François Bayrou a fermement exprimé la volonté de mettre fin à cette « dérive » lors de la présentation de son plan d’assainissement des finances publiques le 15 juillet. Bien qu’aucune mesure définitive n’ait été arrêtée, le dossier sera au cœur des négociations avec les acteurs sociaux au dernier trimestre 2025, dans le cadre d’une discussion sur la « modernisation » du marché de l’emploi et la « qualité du travail ». L’objectif affiché est de réaliser « au moins 1 milliard d’euros d’économies » à partir de 2027 sur ce poste de dépense.

Le problème des arrêts de travail ne cesse de s’amplifier. En 2023, la Sécurité sociale a déboursé 10,2 milliards d’euros pour indemniser les arrêts maladie des salariés du privé et des contractuels de la fonction publique. Ce montant atteint 17 milliards d’euros si l’on inclut les congés maternité, d’adoption, les accidents du travail et les maladies professionnelles. Ces dépenses ont connu une accélération notable, avec une hausse moyenne de 6,3 % par an entre 2019 et 2023, comparativement à 2,9 % sur la période 2010-2019.

Parmi les pistes évoquées pour freiner cette augmentation, Catherine Vautrin a mentionné la limitation des premiers arrêts de travail prescrits en médecine de ville à quinze jours et à un mois en sortie d’hospitalisation, ainsi qu’une réévaluation plus régulière des situations. Le gouvernement envisage également un allongement du délai de carence, qui pourrait passer de trois à sept jours, transférant potentiellement une partie de la charge aux entreprises. Ces mesures visent à limiter la prise d’arrêts courts jugés coûteux et à réduire la facture globale des indemnités journalières.