
Le déficit public français s’est creusé depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, une situation principalement due à la diminution des prélèvements obligatoires, selon une note récente de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce constat intervient à quelques jours de la présentation des orientations budgétaires par le Premier ministre, François Bayrou, prévue pour le 15 juillet.
Contrairement aux idées reçues, les économistes de l’OFCE réfutent l’idée d’une dérive des dépenses publiques sur la période analysée. Ils soulignent que la dégradation des finances publiques n’est pas attribuable à une augmentation des dépenses, mais plutôt à une « diminution significative des recettes publiques ». Cette tendance a entraîné un creusement de l’écart de déficit avec les autres pays de la zone euro depuis 2019.
Parmi les principaux facteurs de cette baisse des prélèvements obligatoires, l’OFCE identifie la suppression progressive de la taxe d’habitation pour les ménages et la réduction des cotisations sociales patronales pour les entreprises.
Dans ses dernières simulations, basées sur le plan budgétaire à moyen terme transmis à la Commission européenne, l’OFCE prévoit un pic de la dette publique à 121,7 % du PIB en 2029. L’observatoire anticipe également une hausse du taux de chômage, qui passerait de 7,4 % actuellement à 8,1 % cette année, puis à 8,9 % en 2026, avant de se stabiliser autour de 9 % en 2027 pour trois ans.
Pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB d’ici 2029, la Cour des comptes estime qu’un effort de près de 105 milliards d’euros est nécessaire, que ce soit par des économies de dépenses ou des recettes supplémentaires. L’OFCE, quant à lui, estime à environ 100 milliards d’euros l’ajustement nécessaire à long terme pour stabiliser la dette à 110 % du PIB. Le Premier ministre, François Bayrou, devrait annoncer le 15 juillet un plan de redressement visant à dégager 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026.