French-flag-army
La France cherche un équilibre délicat entre l'augmentation des dépenses de défense, jugée nécessaire par 72% des Français, et un plan d'économies massif présenté par François Bayrou pour préserver la souveraineté financière du pays.

La France fait face à un défi de taille : concilier l’augmentation des dépenses de défense et la nécessité de réaliser des économies budgétaires massives. Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé plusieurs milliards d’euros supplémentaires pour la défense, François Bayrou, Premier ministre, présente un plan d’économies de plusieurs dizaines de milliards sur l’ensemble du budget. Cette dualité, bien qu’apparemment contradictoire, vise un objectif commun : préserver la souveraineté de la France, exigeant un « effort de toute la nation » selon les mots du chef de l’État.

L’urgence en matière de défense est largement partagée par les Français. Un sondage Odoxa-Le Figaro révèle que 72 % d’entre eux jugent nécessaire une augmentation des dépenses militaires. Ce sentiment est renforcé par la conviction que « Pour être libres, il faut être craints. Et pour être craints, il faut être puissants », une phrase clé du discours présidentiel à l’hôtel de Brienne. Emmanuel Macron a réaffirmé son intention de doubler le budget des armées d’ici 2027, le portant à 64 milliards d’euros. Pour ce faire, il a annoncé une augmentation de 3,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en 2026, puis de 3 milliards de plus en 2027.

Cependant, le Président a insisté sur le fait que cet « effort nouveau et historique » ne sera pas financé par l’endettement. Selon lui, « notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière » et sera financée par « plus d’activité et plus de production ». En parallèle, François Bayrou a dévoilé un plan de 43,8 milliards d’euros d’économies pour 2026, incluant le gel des prestations sociales et des retraites, et la suppression de deux jours fériés. Le Premier ministre a alerté sur l’endettement de la France, qui augmente de 5 000 euros par seconde, insistant sur le fait que le pays est « devenu accro à la dépense publique ».

Le plan de François Bayrou vise à ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,8 % en 2024, avec un objectif de 2,8 % en 2029. Cet effort collectif inclura également des mesures touchant les collectivités locales et les opérateurs publics. L’industrie de la défense est perçue comme un levier stratégique pour l’économie française, générant 200 000 emplois directs non délocalisables dans plus de 4 000 entreprises. La souveraineté de la France dépend donc non seulement de sa puissance militaire, mais aussi de sa résilience économique et de sa capacité à produire sur son territoire national.