
Un récent rapport de la Cour des comptes, rendu public le vendredi 5 septembre, met en lumière les défaillances du modèle économique et de la gouvernance du quartier d’affaires de La Défense. Au-delà des critiques générales, les magistrats de la Chambre régionale des comptes d’Île-de-France se sont penchés spécifiquement sur le contrat de naming qui lie l’établissement public Paris La Défense à la société U Arena.
Le naming, pratique courante dans le monde sportif et événementiel, consiste pour une entreprise privée à associer son nom à une enceinte ou une manifestation en échange d’une compensation financière. Des exemples notoires en France incluent l’Accor Arena (anciennement Palais omnisports Paris Bercy) ou le Groupama Stadium à Lyon. Cependant, la situation à La Défense est singulièrement inversée. Depuis 2018, l’établissement public Paris La Défense verse annuellement environ 4 millions d’euros (4,3 millions en 2023) à U Arena, dans l’espoir d’accroître sa propre notoriété.
La Paris La Défense Arena, inaugurée en octobre 2017 à Nanterre, est la plus grande salle couverte d’Europe. Conçue pour accueillir des événements sportifs (notamment les matchs du Racing 92, club résident) et des concerts, elle a une capacité de 30 681 places en configuration rugby et jusqu’à 45 000 pour les concerts. Ce contrat de naming, d’une durée de dix ans, représente un montant total de 30 millions d’euros, auxquels s’ajoutent des redevances variables. Cette démarche inhabituelle pour un établissement public a suscité des débats, certains y voyant une aubaine pour l’image du quartier, d’autres dénonçant un financement public pour un projet initialement présenté comme privé.
La Cour des comptes souligne ainsi que le modèle économique du quartier d’affaires est « déséquilibré et obsolète », avec des ressources foncières qui s’amenuisent et des besoins en entretien des espaces publics qui persistent. Le financement de ce contrat de naming s’inscrit dans un contexte où la chambre régionale des comptes d’Île-de-France appelle à trouver de nouvelles ressources et à revoir une gouvernance jugée « inadaptée » pour le premier quartier d’affaires européen.