
Malgré l’approche des congés estivaux, une étude récente menée par Indeed France et Censuswide révèle que près de la moitié des salariés français (48 %) peinent à se déconnecter complètement de leur travail pendant leurs vacances. Cette difficulté à rompre avec les obligations professionnelles concerne particulièrement les jeunes générations.
Paradoxalement, alors que la Génération Z (née entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000) et les Millennials (nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990) sont souvent perçus comme très attentifs à l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, ce sont eux qui éprouvent le plus de mal à décrocher. Seuls 38 % des représentants de la Génération Z et 45 % des Millennials parviennent à une déconnexion totale, contre 55 % pour la Génération X et 67 % pour les Baby-Boomers. Cette situation est d’autant plus surprenante que les jeunes profils sont généralement moins exposés à de lourdes responsabilités professionnelles. L’étude suggère que leur hyperconnexion numérique pourrait être un facteur explicatif.
Près d’un salarié sur cinq (19 %) admet ne pas réussir à se déconnecter du tout pendant ses congés. Parmi eux, 11 % attribuent cette persistance de la connexion à l’attente de leur entreprise de les voir rester joignables. Les auto-entrepreneurs sont également fortement touchés (24 %), la pression émanant alors de leurs clients.
La connexion durant les vacances prend diverses formes, avec plus d’un quart (28 %) des sondés consultant ponctuellement leurs messages professionnels (e-mails, Slack, Teams). Les raisons invoquées pour cette difficulté à couper le lien avec le travail incluent la pression implicite de performance, l’omniprésence des outils numériques, et un manque de connaissance du droit à la déconnexion. Une étude précédente de février 2025 montrait que seulement 62 % des salariés étaient familiers avec ce droit, un chiffre qui tombe à 49 % chez les 16-24 ans.
Malgré l’affirmation de la majorité des employeurs qui considèrent le droit à la déconnexion comme une priorité, avec seulement 5 % assumant attendre de leurs employés qu’ils restent attentifs à l’activité en leur absence, la réalité sur le terrain diffère. L’étude de février 2025 révélait un écart : 42 % des salariés estiment que leur manager direct ne respecte pas ce droit, un constat encore plus prononcé chez les 16-24 ans (53 %).