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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa feuille de route, insistant sur un budget sérieux, la suspension de la réforme des retraites et des économies. Il a également annoncé une contribution exceptionnelle des grandes fortunes et un nouvel acte de décentralisation, face aux menaces de censure de l'opposition.

Sébastien Lecornu, reconduit dans ses fonctions de Premier ministre, a présenté sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Ce discours crucial intervient dans un contexte de menaces de censure de la part des oppositions, notamment le Parti socialiste, dont le vote est déterminant pour la survie du gouvernement. Face à une crise politique potentielle, le Premier ministre a cherché à rassurer, affirmant que la «crise de régime» n’aura «pas lieu» grâce aux institutions de la Ve République.

Le Premier ministre a insisté sur l’impératif d’un budget sérieux et fiable pour la France, avec des mesures d’urgence à prendre. Il a souligné la nécessité de «dépenser moins» et a annoncé une revue des dépenses de l’État pour 2026. Concernant la composition de son gouvernement, Sébastien Lecornu a mis en avant le «renouvellement» et l’apport d’«experts parmi les plus compétents», citant Laurent Nuñez au ministère de l’Intérieur et Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail et des Solidarités.

Un point central de cette déclaration fut l’annonce de la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2028, répondant ainsi à une demande de la CFDT. Cependant, cette suspension devra être «compensée par des économies» afin de ne pas alourdir le déficit public. Le Premier ministre a également fixé l’objectif de réduire le déficit public à moins de 5% du PIB en 2026, arguant d’un «impératif de souveraineté» pour la France.

Parmi les autres annonces importantes, Sébastien Lecornu a confirmé le dépôt d’un nouveau projet de loi contre les fraudes et la mise en place d’une «contribution exceptionnelle des grandes fortunes», sans toucher au patrimoine professionnel. Il a également promis un nouvel «acte de décentralisation» avec un projet de loi en décembre pour renforcer le pouvoir local. Enfin, concernant la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a indiqué que le Parlement se prononcera «avant la fin de l’année» sur la retranscription des accords de Bougival dans la Constitution, en vue d’une consultation des Calédoniens au printemps 2026.