Claudia-Cardinale-portrait
L'icône du cinéma Claudia Cardinale, muse de Visconti et Fellini, et partenaire des plus grands, s'est éteinte à 87 ans, laissant une filmographie éclatante.

L’actrice Claudia Cardinale, muse de réalisateurs légendaires comme Visconti et Fellini, et partenaire des plus grands acteurs du XXe siècle, de Burt Lancaster à Alain Delon, Henri Fonda, Jean-Paul Belmondo ou Marcello Mastroianni, nous a quittés en région parisienne à l’âge de 87 ans. Son décès marque la fin d’une ère pour le cinéma, laissant derrière elle une filmographie éclatante et le souvenir de son regard de braise.

Née Claude Joséphine Rose Cardinale le 15 avril 1938 à Tunis, alors sous protectorat français, d’une famille sicilienne, elle fut rapidement surnommée «la Berbère» puis «la fiancée de l’Italie». Enfant intrépide et farouche, elle a commencé sa vie en victime, marquant un tournant après un traumatisme personnel en 1957. C’est à la Mostra de Venise, après avoir remporté un concours de beauté, que les projecteurs se sont braqués sur elle. «Claudia! Claudia!» hurlent les paparazzi, un prénom qui restera.

Sa carrière décolle véritablement avec des apparitions dans des films italiens majeurs. Elle donne la réplique à des stars montantes et son aplomb naturel, ses décolletés généreux et une voix légèrement éraillée (qu’elle n’aimait guère) conquièrent le public. Son statut de star est pérennisé, éclipsant son rôle de mère célibataire qu’elle cachera longtemps. En 1960, elle illumine Rocco et ses frères de Luchino Visconti, aux côtés d’Alain Delon, mélangeant leurs étincelles et leurs regards intenses.

L’année 1963 est un tournant majeur avec des rôles dans Le Guépard (Palme d’or à Cannes), le chef-d’œuvre Huit et Demi de Federico Fellini, et La Panthère Rose. Sa beauté et son talent lui valent les plus grands compliments, David Niven la qualifiant de «plus belle invention des Italiens, après les spaghettis!». Au fil des décennies, elle enchaîne les succès, s’engageant également en tant qu’ambassadrice de bonne volonté pour l’Unesco et militant pour diverses causes humanitaires, tout en refusant la chirurgie esthétique et en embrassant les marques du temps.