
L’écrivain israélien renommé David Grossman a publiquement qualifié la conduite de la guerre par son pays dans la bande de Gaza de « génocide ». Dans une interview accordée à La Repubblica et publiée ce vendredi, Grossman a déclaré avoir le « cœur brisé » et ne plus pouvoir « s’empêcher d’utiliser ce terme », après des années de refus. Ses propos font suite à des lectures de journaux, des images vues et des témoignages de personnes présentes sur place.
David Grossman a souligné sa volonté de s’exprimer en tant qu’individu qui a tout fait pour ne pas en arriver à décrire Israël comme un État génocidaire. Pour lui, « mettre ensemble les mots Israël et famine », surtout en considérant l’histoire et la sensibilité supposée du peuple juif aux souffrances de l’humanité, est « dévastateur ». Il évoque également la responsabilité morale qu’Israël a toujours revendiquée envers chaque être humain, et pas seulement envers les Juifs.
Allant à l’encontre de la position du gouvernement israélien, Grossman réaffirme sa « fidélité désespérée » à l’idée de deux États, Israël et la Palestine, n’y voyant « pas d’alternative ». Il a salué la décision du président français Emmanuel Macron de reconnaître l’État palestinien en septembre, la qualifiant de « bonne idée » et exprimant son incompréhension face à l’« hystérie » qu’elle a suscitée en Israël. L’écrivain a cependant précisé que des conditions claires seraient nécessaires, notamment l’absence d’armes et la garantie d’élections transparentes excluant ceux qui envisagent la violence contre Israël.