
Le garde des Sceaux démissionnaire, Gérald Darmanin, a fermement condamné « sans aucune réserve » les intimidations et menaces de mort visant les magistrats. Cette déclaration intervient au lendemain de l’ouverture d’enquêtes concernant des messages menaçants ciblant la magistrate qui a prononcé la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement libyen.
Dans un message publié sur le réseau social X, Gérald Darmanin a souligné que de telles menaces sont « absolument insupportables en démocratie » et que la contestation d’une décision de justice ne saurait s’exprimer « dans la violence des attaques personnelles ». Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes suite à ces messages, dont les investigations ont été confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Jacques Boulard, premier président de la cour d’appel de Paris, a également exprimé sa « vive inquiétude » face à la diffusion de ces messages sur les réseaux sociaux. Il a appelé « solennellement » au respect de l’institution judiciaire et de son indépendance, déplorant la « remise en cause » de l’impartialité de la justice. Il a insisté sur le fait que, dans un État de droit démocratique, la critique d’une décision ne doit pas s’exprimer par des menaces envers les magistrats.
Ces événements surviennent après la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans d’emprisonnement, avec incarcération prochaine, pour avoir « laissé ses plus proches » démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’État a qualifié cette décision de « haineuse » et a réaffirmé son innocence.