Copenhagen-Christiansborg-Gaza-protest
Le Danemark est sous pression pour accueillir des patients de Gaza. Malgré les pétitions de médecins et les manifestations d'ONG, la Première ministre justifie son refus par la politique migratoire et la crainte de regroupement familial.

Une vive polémique agite le Danemark concernant la décision du gouvernement de refuser l’accueil de patients évacués de la bande de Gaza. Des organisations humanitaires et médicales, ainsi que d’anciens ministres, pressent le pays de revoir sa position.

Près de 900 médecins et 450 infirmiers danois ont signé une pétition réclamant l’accueil de patients gazaouis, dont une majorité d’enfants, gravement blessés par les bombardements. Des organisations comme Amnesty International Danemark, DanChurchAid, et Greenpeace, ont organisé une manifestation sur la place du palais de Christiansborg à Copenhague le 18 juin 2025 pour exprimer leur solidarité.

Malgré les appels, la Première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, maintient sa décision, justifiée par la politique migratoire ultra-restrictive de son gouvernement. Elle a évoqué des craintes de « regroupement familial » dans un entretien au journal Jyllands-Posten le 15 août. Cette position est d’autant plus critiquée que 11 autres États membres de l’Union européenne ont déjà accueilli des patients de Gaza, l’Italie étant en tête avec 181 blessés pris en charge depuis janvier 2024.

Selon des chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé datant du 11 juin, 223 patients et 503 accompagnateurs avaient été évacués vers l’UE. La cheffe du gouvernement danois a fait référence à l’accueil de 321 Palestiniens apatrides en 1992, dont une partie aurait eu un « impact très grave sur notre société », selon ses propos. Le ministre des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, a également appelé à « étudier l’histoire », rappelant que sur les Palestiniens accueillis en 1992, 204 avaient été condamnés, dont 67 à des peines de prison. Ces arguments sont toutefois contestés, notamment par d’anciens responsables des services de renseignement danois, qui estiment que les vérifications de sécurité sont déjà effectuées par le gouvernement israélien pour les personnes évacuées.