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L'économie française a enregistré une croissance de 0,3% au T2 2025, principalement tirée par les stocks. La demande intérieure reste atone, et le commerce extérieur pèse négativement, signalant une reprise fragile.

L’économie française a affiché une résilience inattendue au deuxième trimestre 2025, avec une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 0,3 %, après 0,1 % au trimestre précédent. Cette performance, la meilleure depuis le troisième trimestre 2024, a été saluée par le ministre de l’Économie, Eric Lombard. L’Insee avait initialement prévu une croissance légèrement inférieure, à 0,2 % pour cette période. Le PIB de la France s’établirait à 657,4 milliards d’euros pour ce trimestre, marquant une hausse de 0,7 % en rythme annuel. L’acquis de croissance pour l’année 2025 s’élève désormais à 0,5 %, un chiffre prometteur au regard de l’objectif gouvernemental de 0,7 %.

Cependant, une analyse plus approfondie des statistiques révèle une situation plus nuancée. La demande intérieure finale, qui englobe la consommation des ménages et les investissements des entreprises, est restée nulle au deuxième trimestre, faisant suite à un léger recul de 0,1 % au premier trimestre. Cette stagnation de la demande intérieure caractérise l’ensemble du premier semestre, selon des économistes tels que Maxime Darmet d’Allianz Trade et Stéphane Colliac de BNP Paribas. La consommation des ménages a certes légèrement rebondi (+0,1 % après -0,3 %), portée notamment par les produits alimentaires et les services, mais cela n’a pas suffi à dynamiser l’ensemble. Les investissements, eux, ont continué de reculer.

Le principal moteur de cette croissance trimestrielle provient des variations de stocks des entreprises, qui ont contribué positivement à hauteur de 0,5 point. Marie Leclair, de l’Insee, a souligné que les stocks expliquent majoritairement cette croissance. Ces variations sont souvent le reflet de l’activité commerciale, comme la production de matériels aéronautiques et automobiles. Parallèlement, le commerce extérieur a pesé négativement sur la croissance, avec une augmentation des importations (+0,8 %) plus rapide que celle des exportations (+0,2 %). La contribution du commerce extérieur à la croissance est ainsi restée négative, à -0,2 point. Malgré la légère accélération du PIB, la fragilité de la demande intérieure et le poids du commerce extérieur soulignent que la reprise reste précaire.