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La Banque de France relève sa prévision de croissance pour 2025 à 0,7 % mais s'inquiète pour 2026 et 2027 en raison de l'incertitude budgétaire. La consommation des ménages reste clé.

La Banque de France a récemment relevé sa prévision de croissance pour l’année en cours, la portant de 0,6 % à 0,7 %. Cependant, elle anticipe un léger fléchissement pour 2026 et 2027, principalement en raison de l’incertitude entourant le budget national. L’institution insiste sur le fait qu’une moindre consolidation budgétaire ne mènerait pas à une croissance accrue, mais plutôt à des comportements plus attentistes de la part des ménages et des entreprises, en raison d’une incertitude fiscale prolongée.

Cette mise en garde intervient dans un contexte politique tendu, où des compromis sont recherchés pour l’adoption du budget 2026. Des économies revues à la baisse et des concessions sur les hausses d’impôts sur les hauts patrimoines sont envisagées. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a d’ailleurs soutenu des mesures anti-optimisation fiscale, les jugeant « justifiées » pour assurer un effort de redressement perçu comme équitable.

Malgré un climat économique et politique instable, la croissance française montre une certaine résilience. L’amélioration des prévisions pour 2025 est attribuée à un « effet d’acquis » au deuxième trimestre, supérieur aux attentes, suivi d’un déstockage et d’un rebond des exportations. Tandis que l’Insee table sur 0,8 % pour cette année, la Banque de France nuance, qualifiant ces écarts d’« épaisseur du trait ».

Pour les années suivantes, l’activité économique devrait progresser plus lentement que prévu initialement, avec des taux de 0,9 % en 2026 et 1,1 % en 2027. Ce ralentissement est lié au contexte national incertain et à des hypothèses internationales moins favorables, incluant un euro plus fort, un prix du pétrole élevé et une demande externe réduite. Le principal moteur de la croissance reste la consommation des ménages, dont le retour est attendu après un creux en 2025. L’inflation devrait se stabiliser autour de 1,8 % en 2027, proche de l’objectif de la BCE, avec un pouvoir d’achat des salaires dynamique. Le chômage, après un pic en 2026 à 7,6 %, devrait ensuite diminuer, incitant les Français à réduire leur épargne record et à relancer l’investissement.