
Des milliers de personnes ont défilé à Zagreb et dans d’autres villes croates pour protester contre le révisionnisme historique concernant le rôle de la Croatie durant la Seconde Guerre mondiale et la montée des idées d’extrême droite. Cette mobilisation intervient dans un contexte de recrudescence du nationalisme et de tensions croissantes, notamment envers la minorité serbe du pays. Les organisateurs ont appelé à la résistance face à la violence et à l’intimidation.
Le pays fait face à une inquiétante résurgence de l’idéologie oustachi, un mouvement ultra-nationaliste et fasciste qui a collaboré avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste durant la Seconde Guerre mondiale. Le régime oustachi, mis en place en 1941, est responsable de la persécution et du massacre de centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Roms et d’antifascistes croates dans des camps de concentration. Les manifestants ont exprimé leur inquiétude face au fait que « les fascistes n’ont plus honte et ne se cachent plus ».
Ce mouvement de protestation met en lumière les défis auxquels est confrontée la Croatie pour faire face à son passé. Le conflit de 1991-1995, qui a suivi la proclamation d’indépendance de la Croatie vis-à-vis de l’ex-Yougoslavie et qui a opposé les Serbes locaux, soutenus par Belgrade, a fait plus de 20 000 morts, laissant des cicatrices profondes dans la société. La vigilance reste de mise pour préserver les valeurs démocratiques et lutter contre toute forme d’extrémisme.






