
La scène politique française est en pleine effervescence, marquée par l’appel unanime de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN) à des élections anticipées. Ce mercredi soir, après deux jours de consultations intensives, Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire, a rendu compte à Emmanuel Macron des « ultimes négociations » menées avec les différentes forces politiques pour tenter de trouver une issue à la crise. La démission du gouvernement Lecornu a eu lieu lundi, seulement 27 jours après sa nomination.
Sur France 2, Sébastien Lecornu a affirmé qu’une « majorité absolue » existait à l’Assemblée pour éviter une nouvelle dissolution. Cependant, il a renvoyé la question de la réforme des retraites à son successeur, dont la nomination est attendue dans les quarante-huit heures. Cette position n’a pas suffi à convaincre les socialistes. Olivier Faure, patron du PS, n’a pas réagi immédiatement, tandis que Boris Vallaud, président des députés PS, a pressé de « laisser la gauche gouverner » suite à la reconnaissance, par Lecornu, de la justesse des arguments de la gauche après des années de « déni macroniste ».
Pour les Insoumis, le constat est clair : la situation actuelle mène à une impasse. Jean-Luc Mélenchon et ses troupes ont réclamé une élection présidentielle anticipée, estimant que la « comédie a assez duré » et que le peuple « perd patience » face à un président qui « refuse de lâcher le pouvoir ». Cette demande intervient après le rejet, le matin même, de leur motion de destitution d’Emmanuel Macron par le bureau de l’Assemblée nationale. Marine Tondelier, cheffe des Verts, a également prévenu qu’un gouvernement socialiste et écologiste était la seule solution pour éviter une dissolution, faute de quoi le chef de l’État « devra partir ».
Le Rassemblement national, qui n’avait pas participé aux négociations de la dernière chance, a dénoncé le « long bavardage » de Sébastien Lecornu, y voyant une illustration de « l’impasse des discussions de couloirs ». Jordan Bardella, président du parti, a réitéré son appel à un « retour aux urnes » pour que le peuple puisse « se choisir un destin ». Sébastien Chenu, vice-président du RN à l’Assemblée, a même averti que tous les futurs gouvernements seraient censurés.