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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a démissionné, plongeant la France dans une crise politique inédite. Emmanuel Macron doit nommer un nouveau gouvernement et pourrait être contraint de suspendre la réforme des retraites pour sortir de l'impasse.

La démission du Premier ministre Sébastien Lecornu le 6 octobre 2025, moins d’un mois après sa nomination, plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis plusieurs décennies. Le pays est dans l’impasse, en proie à une forte instabilité gouvernementale depuis les élections législatives de 2024, elles-mêmes issues d’une dissolution inattendue.

Emmanuel Macron est désormais au pied du mur. Il doit nommer un nouveau chef de gouvernement d’ici vendredi soir, avec l’objectif d’éviter une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, une perspective qui effraie la plupart des partis, à l’exception du Rassemblement national et de La France insoumise.

La réforme des retraites de 2023, adoptée difficilement, est au cœur de cette crise. Face à la pression, y compris de figures du macronisme comme Gabriel Attal, Édouard Philippe et même l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, la question d’une suspension de cette réforme resurgit. Sébastien Lecornu lui-même a reconnu que ce dossier était « bloquant » et la clé d’une sortie de crise.

Le président de la République, affaibli par des élections législatives perdues en 2024, se trouve contraint de faire des concessions, non seulement sur la forme mais aussi sur le fond. Les options sont limitées : nommer un gouvernement de gauche qui suspendrait la réforme, ou un Premier ministre de son camp qui endosserait ce recul pour éviter une motion de censure.

Si l’Élysée recule sur la réforme des retraites, les partis devront prendre leurs responsabilités. La gauche devra expliciter ses propositions pour financer le système des retraites, tandis que la droite devra clarifier sa position, notamment face aux tentations de rapprochement avec le Rassemblement national. La France s’enfonce dans une crise politique qui pèse lourdement sur ses finances publiques, avec un coût estimé à plus de 15 milliards d’euros.