
Après un délai de 48 heures fixé par le président Emmanuel Macron, le premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, a livré ses conclusions ce mercredi soir concernant les «ultimes» tractations pour résoudre la crise politique. Malgré un optimisme initial quant à un accord budgétaire, les négociations ont échoué, notamment en raison de la condition posée par les socialistes : la «suspension» de la réforme des retraites, une proposition qui a soulevé l’indignation de Bruno Retailleau (LR) et d’une partie du camp présidentiel.
Sébastien Lecornu, dont le nom circulait pour une éventuelle reconduction à Matignon – rumeurs balayées par son entourage –, a remis ses conclusions à l’Élysée avant de s’adresser aux Français. Il a affirmé qu’une «majorité absolue à l’Assemblée refuse la dissolution» et qu’«un chemin est encore possible» pour un compromis budgétaire. Il a également souligné le morcellement de l’Assemblée et la nécessité pour chacun de «faire un petit bougé pour s’entendre», se disant optimiste pour les prochaines semaines.
Considérant sa mission comme terminée, Sébastien Lecornu a indiqué au président de la République qu’il serait en mesure de nommer un nouveau premier ministre dans les 48 heures. Il a insisté sur le fait que la prochaine équipe devrait être «complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027». Revenant sur sa propre démission, il a évoqué des «appétits partisans» et le fait que les bases militantes poussent parfois au durcissement des positions, rendant les compromis difficiles.
La réforme des retraites a été l’un des points les plus bloquants des négociations. Bien que reconnaissant une «blessure démocratique» due au passage en force du printemps 2023, Lecornu n’a pas annoncé de pause dans son application, estimant qu’une telle mesure coûterait «pas moins de trois milliards d’euros» en 2027. Il a également précisé qu’un projet de budget serait déposé dès lundi, soulignant l’importance d’éviter un risque budgétaire pour la France. Enfin, en tant que ministre des Armées, il a affirmé que ce n’était «pas le moment de changer de président», défendant la stabilité institutionnelle face aux remous politiques.