French-housing-crisis
Un rapport de l'Institut Montaigne révèle que l'accès à la propriété est devenu quasi impossible pour les classes moyennes en France, avec une hausse de 88 % des prix du logement en 20 ans et des durées d'emprunt doublées. Les inégalités patrimoniales et générationnelles se creusent.

Un rapport alarmiste de l’Institut Montaigne, un cercle de réflexion libéral, publié le 27 août, met en lumière la profondeur de la crise du logement en France, affectant particulièrement la dynamique d’accès à la propriété des classes moyennes.

L’étude, intitulée « Classes moyennes : les nouvelles clés d’accès à la propriété », dresse un tableau sombre d’un marasme structurel sans perspective d’amélioration. En seulement vingt ans, les prix du logement ont bondi de 88 % hors inflation. Pour acquérir un bien équivalent à celui de l’an 2000, un accédant devait s’endetter sur une durée de vingt-cinq ans fin 2024, contre quinze ans auparavant, ce qui implique un taux d’effort plus élevé et une réduction significative du pouvoir d’achat.

La hausse des prix, qui s’est fortement accélérée dans les années 2000, a créé un fossé croissant entre les détenteurs de patrimoine immobilier et les autres. Actuellement, 24 % des ménages possèdent 68 % des logements détenus par des particuliers, transformant le logement en « une dépense pour les uns et un revenu pour les autres ». Les inégalités sont également générationnelles, la propriété étant de plus en plus concentrée entre les mains des plus de 50 ans et des classes aisées. Les classes moyennes, dont les revenus proviennent principalement du travail, se retrouvent particulièrement vulnérables, générant frustration et colère face à l’éloignement de ce rêve de propriété.

Le rapport souligne que cette crise est exacerbée par un déficit d’offre face à une demande croissante, notamment dans les zones urbaines tendues, impactées par la décohabitation des ménages et la métropolisation. De plus, la croissance des résidences secondaires est plus rapide que celle des résidences principales, et le nombre de logements vacants augmente également de manière significative.