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Environ 3 millions d'Afghans pourraient retourner dans leur pays d'ici fin 2025, selon le HCR, exacerbant une crise humanitaire déjà critique. L'Iran et le Pakistan appliquent de nouvelles politiques d'expulsion, provoquant un exode massif et désorganisé, dépassant les capacités d'accueil de l'Afghanistan. [4, 7]

Environ 3 millions d’Afghans pourraient être de retour dans leur pays d’ici la fin de l’année, selon Arafat Jamal, représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette prévision alerte sur les conséquences d’un tel afflux sur l’Afghanistan, déjà plongé dans une crise humanitaire majeure. L’Iran et le Pakistan ont en effet mis en place de nouvelles politiques incitant les Afghans à quitter leur territoire, Téhéran ayant fixé au 6 juillet la date limite pour les « quatre millions d’Afghans illégaux » présents sur son sol.

Arafat Jamal a souligné que l’on assiste actuellement à un exode massif, désorganisé et peu digne des Afghans en provenance de ces deux pays. Cette situation exerce une pression colossale sur l’Afghanistan, qui, bien que disposé à les accueillir, n’est absolument pas préparé à gérer une telle ampleur. Le HCR s’inquiète particulièrement de l’échelle, de l’intensité et des modalités de ces retours.

Plus de 1,6 million d’Afghans sont déjà rentrés du Pakistan et de l’Iran cette année, dont 1,3 million depuis l’Iran. Ce chiffre dépasse les premières estimations du HCR, qui tablaient sur 1,4 million pour 2025, et a conduit à une révision à la hausse des prévisions. L’agence onusienne s’alarme également des conditions de retour, avec des pics quotidiens de plus de 30 000 personnes au poste-frontière d’Islam Qala entre l’Iran et l’Afghanistan, et même 50 000 enregistrés le 4 juillet.

De nombreux rapatriés arrivent dans un état d’épuisement, de désorientation et de désespoir après un voyage difficile et dégradant. Les centres d’accueil sont surchargés et les ONG sur place peinent à faire face à l’afflux. L’ONU a mis en place des mesures d’urgence, notamment pour l’eau, l’assainissement, la vaccination et la nutrition. Environ 6 millions d’Afghans résident en Iran, dont près de 2 millions avec un permis de séjour temporaire, et tous sont potentiellement menacés d’expulsion.

Ces exilés craignent de sombrer davantage dans la pauvreté. Malgré l’apaisement des conflits, les perspectives d’emploi sont minces et l’Afghanistan demeure l’une des plus grandes crises humanitaires mondiales. Le retrait de l’aide internationale des États-Unis depuis le 14 avril a aggravé la situation, laissant l’ONU et les ONG en difficulté pour fournir l’assistance nécessaire.