
Le crédit d’impôt emploi à domicile, un avantage fiscal majeur pour plus de 4 millions de foyers, est de nouveau sous l’examen du gouvernement. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a confirmé que cette niche fiscale, coûtant environ 6,8 milliards d’euros annuellement, fait l’objet d’une « revue d’évaluation » dans le cadre d’une recherche plus large d’économies budgétaires. Le gouvernement cherche à identifier 40 milliards d’euros pour équilibrer les comptes publics.
Cependant, Amélie de Montchalin a assuré sur RTL ce 10 juin que deux domaines clés seraient épargnés : la garde d’enfants et l’accompagnement des personnes âgées. La ministre a insisté sur l’utilité et l’efficacité de ces services, garantissant qu’« il n’y aura pas de changement » pour ces catégories. En revanche, le sort des dépenses liées au ménage reste en suspens.
Bercy étudie la possibilité de réduire le taux ou le plafond du crédit d’impôt, actuellement fixé à 50 % des dépenses jusqu’à 12 000 euros par an, soit un avantage maximal de 6 000 euros. L’objectif est d’exclure ce que la ministre appelle les « dépenses dites de confort ».
La Cour des comptes avait déjà suggéré l’an dernier d’abaisser le taux à 40 % et de plafonner l’avantage à 3 000 euros par foyer, proposant d’exclure certains services comme le jardinage. Ces pistes, qui permettraient d’économiser plus d’un milliard d’euros par an, avaient été rejetées lors du budget 2025. Cette perspective soulève des inquiétudes parmi les parlementaires et les professionnels, qui craignent une augmentation des impôts déguisée pour les classes moyennes et un impact négatif sur la lutte contre le travail non déclaré, le crédit d’impôt étant perçu comme un levier important pour formaliser l’emploi à domicile.