Depuis 2020, les crèches Poulpi se sont distinguées par leur approche inclusive, accueillant des enfants souffrant de troubles neuro-développementaux aux côtés d’enfants neurotypiques. Ce modèle unique, initié avec une première crèche à La Garenne-Colombes, s’est ensuite étendu à Clichy et Boulogne-Billancourt. Ces structures intègrent sept disciplines de soins thérapeutiques, comme la kinésithérapie, l’orthophonie et la psychomotricité, proposées au même coût qu’une crèche municipale.
Cependant, l’innovation des crèches Poulpi est aujourd’hui menacée par de sérieuses difficultés financières. Aliénor de La Taille et Violaine Saint-Romas, les fondatrices, expliquent que leur modèle économique repose sur des tiers-financeurs, notamment les mairies ou les entreprises, qui réservent des places. Malheureusement, la crèche de Clichy fait face à un manque de soutien de la part de sa municipalité et des communes avoisinantes, ce qui la plonge dans une « impasse financière ».
Cette situation critique a conduit à la décision douloureuse de fermer la structure clichoise à la rentrée prochaine. Les crèches associatives, comme Poulpi, rencontrent globalement des défis financiers importants, avec 84 % d’entre elles anticipant un déficit pour 2024 et 2025, souvent en raison de l’inflation et de l’augmentation des coûts de fonctionnement, exacerbés par les revalorisations salariales. La pérennité des crèches inclusives est essentielle pour offrir un accueil adapté aux enfants en situation de handicap et soutenir leurs familles.
Le concept de Poulpi, anciennement Les Bullotins, tire son nom du poulpe pour sa capacité d’adaptation et en référence aux huit spécialités thérapeutiques proposées. Ces crèches s’efforcent d’offrir un environnement où tous les enfants se développent sereinement, sans surcoût pour les parents. La fermeture de la crèche de Clichy souligne l’urgence d’une mobilisation collective pour garantir la survie de ces structures précieuses, qui œuvrent pour une meilleure inclusion sociale des jeunes enfants.
