
Les bureaux de vote ont clos leurs portes en Côte d’Ivoire, marquant la fin d’une journée électorale marquée par un faible engouement, mais qui devrait néanmoins confirmer la réélection d’Alassane Ouattara au premier tour. Au pouvoir depuis 2011, le président sortant semble assuré d’un nouveau mandat malgré un scrutin boudé par une partie de la population et privé de ses principaux leaders d’opposition.
Près de 9 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays, premier producteur mondial de cacao. Si la mobilisation fut notable dans le nord, une région traditionnellement favorable à M. Ouattara, de nombreux bureaux de vote dans le sud et l’ouest ont enregistré une faible participation. À Abidjan, la capitale économique, l’affluence n’a pas dépassé les 25% dans plusieurs sites.
Le désintérêt s’explique en grande partie par l’absence de candidats d’opposition majeurs. Les candidatures de l’ex-président Laurent Gbagbo et du banquier international Tidjane Thiam ont été invalidées par le Conseil constitutionnel pour diverses raisons, créant un sentiment de « coup d’État civil » dénoncé par Laurent Gbagbo. Les appels à manifester de l’opposition ont été réprimés par les autorités, entraînant des arrestations et des condamnations.
Malgré les affirmations d’une élection pacifique par la Commission électorale indépendante et le président Ouattara lui-même, des incidents ont été signalés dans une dizaine de localités du sud et de l’ouest, incluant des vols de matériel électoral et des affrontements. Ces tensions rappellent les crises post-électorales de 2010 et 2020. Même si le bilan économique d’Ouattara est salué, la cherté de la vie et la répartition inégale de la croissance restent des préoccupations majeures. Les résultats sont attendus dès dimanche.






