
Des milliers de manifestants se sont rassemblés pacifiquement à Abidjan pour protester contre la candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat. L’événement, organisé par le Front commun, regroupe les principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Les leaders de ces partis, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ont été exclus de la course présidentielle suite à des décisions de justice, concernant respectivement des questions de nationalité et une condamnation pénale.
Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI, a salué une « mobilisation historique », soulignant que le peuple ivoirien est « debout face à l’intransigeance ». Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI, a ajouté : « C’est un avertissement, il faut que le pouvoir nous comprenne. Nous ne voulons pas d’un quatrième mandat anticonstitutionnel et nous demandons que nos leaders soient réinscrits sur la liste électorale. » La manifestation s’est dispersée dans le calme, démontrant, selon Tidjane Thiam, une « leçon de civisme et de patriotisme ».
Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a annoncé sa candidature pour un quatrième mandat, arguant que la Constitution l’y autorise. Cette interprétation est vivement contestée par l’opposition, qui rappelle que la loi fondamentale limite le nombre de mandats à deux. Le Conseil constitutionnel avait cependant estimé en 2020 que la nouvelle Constitution avait remis le compteur à zéro.
Le climat politique reste tendu à l’approche du scrutin. Outre Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, d’autres figures de l’opposition, comme Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, sont également écartées en raison de condamnations pénales. L’opposition dénonce des « enlèvements » et un « harcèlement » de ses membres, tandis que les autorités affirment qu’il n’y a aucune « arrestation arbitraire ».