
Rachida Dati, ministre de la Culture, a exprimé son désaccord avec l’action en justice intentée par France Télévisions et Radio France contre les médias du groupe Bolloré (CNews, Europe 1, Le Journal du dimanche). Mercredi 19 novembre, la ministre a souligné que le ministère « aurait dû être informé » de cette procédure, invoquant le « respect de l’engagement des deniers publics ». Elle a déclaré devant l’Assemblée nationale que cette démarche n’avait « en aucun cas été concertée et encore moins approuvée par les tutelles ».
L’Agence France-Presse a confirmé le mardi 18 novembre que France Télévisions et Radio France avaient assigné séparément les trois médias privés du milliardaire conservateur Vincent Bolloré devant le tribunal des affaires économiques pour « dénigrement ». Cette action fait suite à un conflit majeur survenu en septembre, où les médias de la galaxie Bolloré accusaient l’audiovisuel public de partialité en faveur de la gauche.
Mme Dati a insisté sur la nécessité d’un débat légitime concernant l’exigence d’impartialité du service public, mais a critiqué la « voie détournée de la judiciarisation » pour aborder ce sujet. Ce conflit médiatique a éclaté après l’affaire Legrand-Cohen, suite à une vidéo diffusée début septembre par le média d’extrême droite L’Incorrect. Cette vidéo montrait Thomas Legrand (Libération, France Inter) et Patrick Cohen (France Inter, France 5) en conversation avec des responsables du Parti socialiste, alimentant des accusations de connivence et de parti pris.
Cette affaire a été largement relayée et commentée sur CNews, Europe 1 et Le Journal du dimanche, qui y ont vu une preuve de partialité du service public. En réaction, France Télévisions et Radio France ont saisi l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, dénonçant une « campagne de dénigrement ». Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, avait affirmé que « la galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public », qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite ».
Serge Nedjar, patron de CNews, avait dénoncé un « manque de mesure et de responsabilité » de la part de Delphine Ernotte Cunci. De son côté, Sibyle Veil, PDG de Radio France, avait déclaré début octobre que ces « attaques de concurrents sont tout sauf désintéressées et impartiales », visant à « délégitimer l’audiovisuel public et obtenir sa destruction ».






