
L’opération lancée samedi par les autorités talibanes en Afghanistan contre des soldats pakistanais le long de leur frontière commune, en représailles à des frappes aériennes sur Kaboul, a pris fin dimanche. Enayatullah Khwarizmi, porte-parole du ministère de la Défense taliban, a confirmé que les forces armées de l’Émirat islamique avaient mené avec succès des représailles contre les forces de sécurité pakistanaises le long de la ligne Durand. Il a précisé que l’opération s’était achevée à minuit, mais a mis en garde contre de nouvelles violations du territoire afghan.
Plus tôt dans la soirée, des responsables talibans des provinces de Kunar, Nangarhar, Paktika, Khost et Helmand, toutes situées sur la ligne Durand, ont signalé de « violents affrontements ». Un haut responsable pakistanais du Khyber Pakhtunkhwa a indiqué que les forces talibanes avaient utilisé des armes légères puis de l’artillerie lourde à quatre points de la frontière, tandis que les forces pakistanaises ripostaient et abattaient trois drones quadricoptères afghans.
L’escalade des tensions a débuté jeudi avec deux explosions à Kaboul et une troisième dans le sud-est de l’Afghanistan, imputées au Pakistan par le ministère de la Défense taliban. Islamabad n’a pas confirmé ces frappes mais a exhorté Kaboul à cesser d’abriter le Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), un mouvement accusé d’avoir tué des centaines de soldats pakistanais depuis 2021. Le TTP a d’ailleurs revendiqué des attaques meurtrières vendredi dans le nord-ouest du Pakistan, faisant 23 morts.
Kaboul et Islamabad s’accusent mutuellement de soutenir des groupes terroristes. Un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies estimait que le TTP avait largement bénéficié du retour des talibans afghans. Le ministre de la Défense pakistanais, Khawaja Muhammad Asif, a affirmé que son pays ne tolérerait plus le soutien au TTP, avertissant de « dommages collatéraux » possibles. L’Iran et l’Arabie saoudite ont appelé à la retenue et au dialogue pour apaiser les tensions régionales.