
Le confinement, imposé à la population française, a profondément modifié les dynamiques sociales et la consommation médiatique. Face à l’absence de contact physique, les réseaux sociaux ont émergé comme des outils essentiels pour maintenir le lien social et s’informer, une tendance largement confirmée par diverses études d’opinion. Cette période inédite a révélé une soif d’information et un besoin de comprendre les événements en cours, poussant à une consommation médiatique effrénée.
Les données montrent une nette augmentation de l’utilisation des médias traditionnels et numériques. Dès le début du confinement, le temps passé devant la télévision a connu une hausse spectaculaire, avec une moyenne de 4h41 quotidiennes, soit 1h12 de plus qu’un an auparavant. Les jeunes (15-24 ans) ont été particulièrement concernés, avec une augmentation de 65% de leur temps d’écoute. L’audience des sites d’information en ligne a également bondi, avec 22,3 millions de Français visitant ces plateformes, soit 5 millions de plus qu’en mars 2019.
Parallèlement, les réseaux sociaux et les messageries ont vu leur poids augmenter considérablement. Environ 38,3 millions de personnes les ont fréquentés quotidiennement, soit 2,4 millions de visiteurs uniques supplémentaires. Le temps consacré à ces plateformes a représenté plus d’un tiers (34%) du temps passé sur internet en mars 2020. Des applications comme WhatsApp, Discord et TikTok ont enregistré des croissances fulgurantes. Une étude a révélé que 55% des Français auraient eu du mal à vivre le confinement sans les réseaux sociaux, soulignant leur rôle crucial pour rompre la solitude. De plus, 40% des internautes français ont déclaré avoir créé un nouveau compte sur un réseau social ou une application de messagerie instantanée pendant cette période.
Ces plateformes ne se sont pas contentées de pallier l’isolement ; elles ont aussi été un vecteur d’information rapide, bien que parfois sans filtre ni vérification, alimentant ainsi une consommation continue. L’impact du confinement a été inégal selon les catégories de population, mais l’ensemble des générations a modifié ses habitudes de consommation médiatique, les jeunes se tournant majoritairement vers le numérique tandis que les plus âgés ont renforcé leur lien avec les médias traditionnels.