Marko-Perkovic-Thompson-concert
Un concert du chanteur croate d'extrême droite Marko Perkovic, alias Thompson, a généré une vive polémique en Croatie après la multiplication de symboles et slogans pronazis. Ce méga concert a rassemblé 450 000 fans, soulevant des critiques nationales et internationales.

Un concert de Marko Perkovic, alias Thompson, figure emblématique du folk rock d’extrême droite croate, a récemment suscité une vive controverse à Zagreb. L’événement a rassemblé environ 450 000 fans, dont 350 000 en Croatie, un chiffre notable pour un pays de 3,8 millions d’habitants. Ce rassemblement a été marqué par la prolifération de symboles et de slogans pronazis, provoquant l’indignation et des critiques acerbes tant au niveau national qu’international.

Marko Perkovic est connu pour ses sympathies envers le régime fasciste oustachi de la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui a valu une interdiction de se produire dans plusieurs pays européens. Malgré cela, le Premier ministre croate Andrej Plenkovic et le président du Parlement Gordan Jandrokovic ont assisté à la répétition générale du concert et posé pour des photos avec le chanteur, un geste interprété par certains comme un soutien indirect.

Durant le concert, Thompson a interprété une chanson populaire qui débute par le salut oustachi « Za Dom – Spremni ! » (« Pour la patrie – Prêts ! »), repris en chœur par la foule. Ce slogan était également utilisé par l’unité paramilitaire HOS, dissoute après la guerre des années 1990, à laquelle le chanteur prétend faire référence. De nombreux spectateurs portaient des tee-shirts noirs arborant ce slogan.

L’ONG Initiative des jeunes pour les droits de l’homme a qualifié l’événement de « plus grand rassemblement [pro]fasciste organisé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », y voyant une « attaque directe contre les valeurs fondamentales de l’Union européenne ». L’opposition de gauche et la présidente du Parlement serbe, Ana Brnabic, ont également appelé l’Union européenne à réagir face à cette « rhétorique dangereuse et haineuse ».

En réponse, le ministre de l’Intérieur croate, Davor Bozinovic, a déclaré ne pas comprendre ceux qui « tentent de présenter un demi-million de personnes comme des extrémistes ou des radicaux ». Néanmoins, la Croatie a été critiquée ces dernières années pour une tolérance croissante envers son passé pronazi, et les autorités sont accusées de ne pas interdire suffisamment les emblèmes oustachis dans l’espace public.