
L’installation de compteurs individuels d’eau et de chauffage dans les copropriétés représente un enjeu majeur d’équité et de responsabilisation. Pourtant, malgré les avantages, ce processus est souvent semé d’embûches, entre les complications techniques et les coûts de location jugés excessifs par de nombreux copropriétaires. Ces obstacles freinent l’adoption généralisée de ces dispositifs qui visent à mieux répartir les charges et encourager les économies d’énergie.
Depuis 2012 pour l’eau froide et 1974 pour l’eau chaude sanitaire, l’installation de compteurs individuels est obligatoire dans les immeubles collectifs disposant d’une distribution d’eau collective, qu’ils soient neufs ou rénovés. Cette obligation a été renforcée par diverses lois, notamment en 2015 et 2018 pour le chauffage et le refroidissement, et impose des appareils télé-relevables depuis octobre 2020. D’ici le 1er janvier 2027, tous les compteurs devront être télé-relevables.
Le processus d’installation, lui, demeure complexe. Alexis, installateur de compteurs, en témoigne : il doit faire face à des portes closes, des craintes infondées de la part de résidents âgés, des cas de syndrome de Diogène, ou simplement des copropriétaires récalcitrants. Certains refusent l’individualisation pour éviter la facturation réelle de leur consommation, tandis que d’autres n’ont pas réalisé les travaux préalables nécessaires. Les locataires, quant à eux, peuvent se montrer indifférents à cette démarche.
Un des freins majeurs est le coût. L’achat d’un compteur coûte entre 100 et 250 €, avec des frais d’installation pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros pour une copropriété entière. La location annuelle d’un appareil varie entre 15 et 25 €, et un compteur d’eau peut coûter entre 5 et 500 euros par an en location. Malgré ces investissements, l’individualisation permet des économies significatives, pouvant aller jusqu’à 20% dès la première année grâce à une répartition plus juste des charges et une incitation à la sobriété.
Les compteurs individuels apportent une transparence essentielle à la facturation, chaque résident payant pour sa consommation réelle. Ils encouragent une gestion plus responsable des ressources et aident à identifier les fuites. En complément des compteurs divisionnaires, le compteur principal de la copropriété reste indispensable pour le calcul global et la détection d’éventuelles pertes sur le réseau.