
L’installation de compteurs individuels d’eau et de chauffage dans les copropriétés est un sujet complexe, souvent perçu comme un gage d’équité mais aussi comme une source de difficultés. Bien que la loi encourage cette individualisation des frais de consommation, sa mise en œuvre se heurte à diverses résistances.
Le principe est simple : permettre à chaque foyer de ne payer que ce qu’il consomme réellement, plutôt qu’une répartition basée sur des critères comme la superficie du logement. Cette approche vise à responsabiliser les occupants et à favoriser les économies d’énergie et d’eau. En effet, l’individualisation des frais peut entraîner une baisse de consommation allant de 15% à 20% dès la première année, et aide à détecter rapidement les fuites.
Cependant, le chemin vers l’équipement de tous les appartements est semé d’embûches. Les installateurs, comme Alexis à Courbevoie, sont confrontés à des portes closes et à des situations variées : des résidents âgés méfiants, des personnes atteintes du syndrome de Diogène (caractérisé par une accumulation compulsive d’objets et une négligence de l’hygiène, entraînant souvent un isolement social et un refus d’aide) , ou simplement des copropriétaires qui refusent ce système pour éviter une facturation individuelle. Des locataires peuvent également s’opposer en raison des impacts financiers ou pratiques.
Les obstacles ne sont pas uniquement humains. Le coût d’installation des compteurs peut varier de 100 à 250 € par compteur, sans compter les frais de pose qui peuvent augmenter considérablement la facture totale pour une copropriété. La location des compteurs, bien que réduisant les frais initiaux, représente un coût annuel non négligeable. De plus, des travaux complexes peuvent être nécessaires pour adapter les réseaux existants, notamment dans les immeubles anciens avec plusieurs colonnes montantes.
Malgré ces défis, l’installation de compteurs individuels est une obligation légale pour l’eau froide depuis 2007 dans les immeubles neufs ou rénovés, et pour l’eau chaude depuis 1974. Tous les systèmes de comptage devront être télé-relevables d’ici le 1er janvier 2027. Le vote en assemblée générale des copropriétaires requiert la majorité des voix des présents ou représentés.