
La commission d’enquête parlementaire sur la neutralité et le financement de l’audiovisuel public est le théâtre de vives tensions. Moins d’un mois après le début de ses travaux, le président Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) et le rapporteur Charles Alloncle (UDR) se retrouvent sous les feux des projecteurs en raison de leurs approches contrastées et des incidents survenus lors des auditions.
Jérémie Patrier-Leitus, député du Calvados, rejette l’étiquette de « good cop », rappelant avoir déjà interpellé l’Arcom par le passé. Il insiste sur la notion de « binôme » avec Charles Alloncle, tout en reconnaissant une ambiance tendue, particulièrement lors de l’audition très attendue de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte.
Le rôle de Charles Alloncle, député de l’Hérault, est au cœur des débats. Issu du groupe UDR à l’origine de cette commission, il est accusé de mener un « procès à charge » contre les médias du service public. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a même rappelé à l’ordre le rapporteur pour des débordements et un manque de retenue, craignant une instrumentalisation politique de la commission.
Les auditions ont révélé des points de friction majeurs, notamment autour des questions de neutralité, de financement et de gestion des ressources humaines au sein de l’audiovisuel public. Charles Alloncle a soulevé des interrogations sur le « profil militant » de certains dirigeants et des « gabegies financières », tandis que Delphine Ernotte a défendu « des efforts massifs » pour un équilibre budgétaire et une « exigence absolue » de neutralité.
Cette commission, forte de trente députés de divers bords, a pour objectifs d’examiner les thèmes développés et les angles retenus par le service public, de vérifier l’objectivité des processus de décision, de rechercher d’éventuelles collusions et de faire le point sur l’utilisation des budgets. Elle devrait rendre ses conclusions au printemps prochain, avec des « pistes radicales » promises par Charles Alloncle.






