
Claire’s, la célèbre enseigne de bijoux fantaisie et d’accessoires pour adolescents, a annoncé s’être placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites pour ses activités aux États-Unis, ainsi que pour plusieurs de ses filiales gérant les magasins Claire’s et Icing. Une procédure similaire est également prévue au Canada. Malgré cette annonce, l’entreprise a précisé que ses magasins resteraient ouverts et que les employés continueraient d’être rémunérés. La filiale française de Claire’s avait déjà été placée en redressement judiciaire en juillet.
Chris Cramer, PDG de Claire’s depuis juin 2024, a qualifié cette décision de « difficile mais nécessaire ». Il a cité l’intensification de la concurrence, l’évolution des habitudes de dépenses des consommateurs, le déclin du commerce de détail physique, ainsi que les obligations d’endettement actuelles et les facteurs macroéconomiques comme raisons principales de cette démarche. Neil Saunders, directeur général de GlobalData, estime que cette faillite n’est « pas vraiment une surprise », soulignant que la chaîne est submergée par un ensemble de problèmes internes et externes rendant sa rentabilité impossible.
C’est la deuxième fois que Claire’s recourt au chapitre 11. En 2018, le groupe avait déjà utilisé ce dispositif pour restructurer une dette colossale de 2,1 milliards de dollars. La société d’investissement Elliott Management est désormais son principal actionnaire, détenant au moins 39,61 % du capital. Claire’s emploie environ 7 000 personnes aux États-Unis, dont 2 000 à temps plein, et dispose d’un réseau de 1 350 boutiques sur le territoire américain. Sa dette est estimée entre 1 et 10 milliards de dollars, avec plus de 600 millions arrivant à échéance en 2026.
À l’échelle mondiale, Claire’s exploite plus de 2 750 magasins dans 17 pays d’Amérique du Nord et d’Europe, ainsi que 190 magasins Icing en Amérique du Nord. L’entreprise compte également plus de 300 magasins franchisés au Moyen-Orient et en Afrique du Sud, et distribue ses produits via des milliers de concessions à travers le monde. Les derniers résultats disponibles, datant de l’exercice fiscal 2021, faisaient état de ventes nettes de 1,39 milliard de dollars et d’un résultat opérationnel comparable de 273 à 277 millions de dollars. En France, une période d’observation de six mois a été ouverte suite au placement en redressement judiciaire, permettant au tribunal de déterminer la faisabilité d’un plan de continuation ou la nécessité d’une liquidation judiciaire.