
La Cour internationale de justice (CIJ) a récemment affirmé le rôle « essentiel » et « crucial » de l’Office de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine et du Proche-Orient (UNRWA). Cette déclaration, faite dans un avis juridique rendu le 22 octobre, souligne l’obligation pour Israël « d’accepter et de faciliter les programmes de secours fournis par les Nations unies et ses entités ». Cette décision intervient alors que de nombreux États, principalement occidentaux, avaient suspendu leur financement à l’organisation suite aux accusations d’Israël selon lesquelles l’UNRWA serait infiltrée par le Hamas.
Le directeur de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a qualifié cet avis de « décision sans ambiguïté », saluant le rejet par la CIJ des allégations israéliennes. La Cour a en effet précisé qu’une enquête menée par l’organe de contrôle interne de l’ONU (OIOS) a conduit au renvoi de neuf employés, mais a aussi souligné qu’« il n’existe aucune preuve que l’UNRWA ait manqué au principe d’impartialité ». Les juges ont insisté sur le fait que l’UNRWA est un acteur humanitaire clé avec un lien unique et durable avec le territoire palestinien occupé.
M. Lazzarini a également averti qu’« il faudra rendre des comptes pour le meurtre d’employés de l’UNRWA, leurs mauvais traitements en détention et la destruction des installations » de l’organisation. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a jugé cette décision « déterminante », en particulier alors que l’ONU s’efforce de fournir une aide humanitaire à Gaza, où la situation est jugée « tragique ». La CIJ a explicitement demandé à Israël de ne pas entraver l’acheminement de l’aide par les organisations des Nations unies.
Malgré cet avis consultatif, qui n’est pas juridiquement contraignant mais revêt une grande autorité morale et juridique, Israël aurait informé les États-Unis de son intention de ne pas autoriser la reprise des opérations de l’UNRWA dans la bande de Gaza, affirmant que l’agence ne remettra « plus jamais les pieds à Gaza ». Cette position contraste avec la nécessité soulignée par la CIJ de faciliter l’aide humanitaire pour la population de Gaza, qui dépend majoritairement de l’assistance humanitaire.






