France-Travail-building
Le chômage en catégorie A a augmenté de 0,2% au T2 2025 en France, hors effets structurels. Une nouvelle réforme de l'assurance-chômage est en préparation, provoquant la colère des syndicats.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a enregistré une légère augmentation de 0,2 % au deuxième trimestre 2025 en France métropolitaine, après neutralisation de divers effets. Cette annonce, faite par le ministère du Travail, intervient dans un contexte économique incertain où le gouvernement insiste sur la nécessité de « travailler plus » pour assainir les finances publiques.

Les chiffres habituels d’inscrits à France Travail sont affectés depuis janvier par la loi pour le plein-emploi, qui inclut l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA. Sans cette neutralisation, le nombre d’inscrits en catégorie A a baissé de 5,7 % sur le trimestre, s’établissant à 3,2 millions de personnes. Pour obtenir une vision plus juste de la conjoncture du marché du travail, la Dares (service statistique du ministère) retire l’impact de l’inscription des bénéficiaires du RSA, des changements de règles d’actualisation et d’un nouveau régime de sanctions. En neutralisant ces effets, la hausse de la catégorie A atteint donc 0,2 % sur le trimestre. Sur l’ensemble des catégories A, B, C (incluant l’activité réduite), le nombre de demandeurs d’emploi progresse de 0,9 % au deuxième trimestre.

Ces données sont publiées alors qu’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage se prépare. Le Premier ministre, François Bayrou, a récemment souhaité l’engagement de négociations entre syndicats et patronat sur ce sujet, ainsi que sur le droit du travail, incluant la suppression de deux jours fériés. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a précisé que la réforme vise à affiner l’éligibilité, la durée maximale d’indemnisation et les conditions d’indemnisation des ruptures conventionnelles, jugées sujettes à « beaucoup d’abus ».

Le gouvernement justifie cette nouvelle réforme par la dégradation de la trajectoire financière de l’Unédic et la persistance d’emplois non pourvus. Cependant, cette initiative suscite la colère des syndicats, qui avaient pourtant conclu un accord en novembre 2024 pour de nouvelles règles entrant en vigueur en avril 2025. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a qualifié la réforme de « carnage total pour les demandeurs d’emploi », évoquant un volume d’économies sans précédent, estimé entre 3 et 4 milliards d’euros.