
La relation entre la Russie et la Chine, souvent qualifiée d’« amitié sans limite », se manifeste concrètement le long du fleuve Amour et sur les routes de la soie. Le Figaro suit quotidiennement l’évolution de ces liens, marqués par une dynamique complexe entre l’Ours russe et le Dragon chinois. Un exemple frappant de cette coopération se trouve au Kazakhstan, pays clé d’Asie centrale, où l’influence chinoise est particulièrement visible.
Le Kazakhstan abrite à Khorgos l’une des plus grandes zones logistiques frontalières au monde, un véritable carrefour commercial qui symbolise l’ambition de Pékin. Le contraste est saisissant de part et d’autre de la frontière. Côté chinois, la ville de Khorgos est une métropole d’un million d’habitants, avec des gratte-ciel et de larges avenues, reflétant la puissance économique du Dragon. La zone frontalière chinoise compte à elle seule 25 millions d’habitants, témoignant de l’ampleur du développement.
De l’autre côté, au Kazakhstan, la ville nouvelle de Nurkent, avec moins de cinq mille habitants, apparaît bien plus modeste, même si elle est principalement peuplée d’employés de la zone commerciale transfrontalière. Il y a quinze ans, cette région n’était que steppe et dunes. Serguali Soultanguazine, responsable des investissements pour la zone économique spéciale de Khorgos, reconnaît avec humour le retard kazakh : « Les Chinois construisent depuis plus longtemps que nous, cela explique ce contraste, mais c’est vrai que nous sommes un peu en retard ».
Le Kazakhstan, le plus grand pays d’Asie centrale avec une superficie cinq fois celle de la France et une population de vingt millions d’habitants, joue un rôle central dans cette stratégie de la nouvelle route de la soie, connectant l’est et l’ouest.