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Un chauffeur routier géorgien a dénoncé ses conditions de travail déplorables en Europe, avec des promesses non tenues de salaire et de logement. Licencié après avoir protesté, il a également vu son camion disparaître. Cette affaire met en lumière l'exploitation des chauffeurs routiers étrangers.

L’affaire de Sergi Magaladze, chauffeur routier géorgien, met en lumière les pratiques d’exploitation subies par de nombreux travailleurs du transport en Europe. Embauché par la société polonaise Weber Transports, Magaladze s’est vu promettre un salaire de 90 euros par jour, un véhicule neuf et un logement. La réalité fut tout autre : 300 euros d’avance pour un mois de travail, un camion Mercedes défectueux et aucun jour de repos pendant un mois, le forçant à dormir dans son véhicule.

Le 16 septembre, Magaladze, comme deux autres chauffeurs géorgiens en France, a protesté contre ses conditions de travail et ses salaires impayés sur une aire d’autoroute près de Nancy. Ils ont été licenciés sur-le-champ. Suite à une alerte de l’entreprise, Magaladze a été placé en garde à vue, soupçonné de vol du camion. Relâché après que la police ait constaté l’absence de vol, il a découvert la disparition de son véhicule à son retour sur l’aire d’autoroute.

Cette situation n’est pas isolée. Le secteur du transport routier en Europe est régulièrement épinglé pour des cas de dumping social et de concurrence déloyale, avec des chauffeurs étrangers, souvent d’Europe de l’Est ou d’Asie, travaillant dans des conditions précaires pour des salaires dérisoires. Le droit du travail géorgien prévoit une semaine de travail de 40 heures et des congés payés annuels. Le salaire brut mensuel d’un chauffeur routier en Géorgie se situe généralement entre 1033 et 2444 GEL (environ 340 à 800 euros), mais des entreprises peu scrupuleuses exploitent la vulnérabilité de ces travailleurs.

Malgré l’existence de réglementations européennes, telles que le « paquet mobilité » de 2020, visant à encadrer les rémunérations et les temps de repos, leur application reste un défi, comme le dénonce l’association Transport Due Diligence (RTDD). Ces réglementations visent à harmoniser les conditions de travail des chauffeurs, incluant les temps de conduite et de repos, et à lutter contre le cabotage systématique.