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Dix ans après l'attentat de 2015, Charlie Hebdo et la famille de Charb demandent que le dessinateur entre au Panthéon pour incarner la liberté d'expression et les valeurs républicaines.

Dix ans après l’attaque terroriste djihadiste qui a décimé une partie de sa rédaction, Charlie Hebdo, soutenu par la famille de Charb, demande l’entrée du dessinateur au Panthéon. L’hebdomadaire satirique et les proches de Stéphane Charbonnier, dit Charb, ont officiellement formulé cette requête auprès du président de la République.

Riss, l’actuel directeur de la publication et successeur de Charb, gravement blessé lors de l’attentat du 7 janvier 2015, défend cette initiative dans son édito. Il estime que Charb « coche toutes les cases pour s’y retrouver » et que ses « valeurs » étaient « exactement celles de notre démocratie ». Selon lui, Charb est « un journaliste exécuté pour ses opinions par des terroristes sur le territoire national », rendant l’idée d’une panthéonisation « pas si conne que cela ».

La panthéonisation ne serait pas une « récompense ou un honneur », mais plutôt une reconnaissance des « valeurs » qu’il incarnait, comme la liberté d’expression, l’antiracisme, la justice sociale et la laïcité. Pour Riss, quelle que soit l’issue de cette demande, l’objectif est de « réveiller la réflexion autour des valeurs de Charb et du journal ».

L’entrée de Charb au Panthéon « graverait dans le marbre de notre République l’attachement viscéral du peuple français à la liberté d’expression », soulignent Riss et la famille du dessinateur. L’attentat de 2015 a coûté la vie à douze personnes, dont huit membres de la rédaction, parmi lesquels les dessinateurs Cabu et Wolinski.

Cette demande intervient alors que l’on commémore les vingt ans de la publication des caricatures de Mahomet par le quotidien danois Jyllands-Posten, dessins que Charlie Hebdo avait republiés en 2006, devenant ainsi une cible des jihadistes. Les événements de 2005-2006 et l’attentat de 2015 sont désormais des « faits historiques », avec des rues et des places portant les noms des victimes. Riss souligne qu’il n’est « pas aberrant de faire rentrer au Panthéon quelqu’un de cette génération », un « contemporain ».