Paris-Champs-Elysees-avenue
Le Qatar possède plus de 20% des façades des Champs-Élysées, notamment grâce à des avantages fiscaux. Des immeubles emblématiques comme l'ex-Virgin Megastore ont été acquis par des fonds qataris, transformant l'avenue.

Qui possède les Champs-Élysées, cette artère parisienne emblématique s’étendant sur près de deux kilomètres entre la place de la Concorde et l’Arc de triomphe, mondialement reconnue pour son élégance et ses boutiques de luxe ? Une enquête approfondie des registres cadastraux révèle une réalité surprenante : plus de 390 mètres de façades, soit plus de 20% de la célèbre avenue, sont la propriété du Qatar, qu’il s’agisse de familles ou de fonds qataris.

Cette stratégie d’investissement colossale a été stimulée par des accords bilatéraux signés dans les années 1990 entre la France et le Qatar. Ces accords octroient au pays du Golfe et à ses citoyens des avantages fiscaux exceptionnels, les exonérant d’impôts sur les plus-values immobilières et les gains en capital, ce qui rend Paris particulièrement attractif pour les investisseurs qataris.

L’émirat, dont l’ambassade se situe face à l’Arc de triomphe, a ainsi acquis plusieurs immeubles emblématiques de l’avenue. Parmi eux, le « paquebot Art déco » (anciennement Virgin Megastore) au numéro 52, acheté en 2012 par le fonds souverain Qatar Investment Authority à Groupama pour plus de 500 millions d’euros. Cet édifice abrite aujourd’hui les Galeries Lafayette et un Monoprix. Un autre exemple notable est le 103-111 des Champs-Élysées, acquis en 2010 par le même fonds souverain auprès de la banque HSBC pour 440 millions d’euros. Ce site devrait accueillir prochainement la marque Louis Vuitton pour un projet encore mystérieux, évoquant un temps la possibilité d’un hôtel, masqué actuellement par une malle métallique géante aux couleurs de la marque en attendant la fin de longs travaux.