Un regain de tensions entre les autorités syriennes et l’administration autonome kurde a mené, lundi 6 octobre au soir, à la mort d’au moins deux personnes, dont un civil, à Alep. La télévision d’État a rapporté l’événement, avant que les médias officiels n’annoncent un cessez-le-feu dans les quartiers bombardés, sans fournir de détails supplémentaires.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad en décembre 2024, Alep est sous le contrôle des autorités islamistes. Cependant, les quartiers de Cheikh-Maqsoud et Achrafieh sont toujours tenus par des unités kurdes locales, affiliées aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à leurs forces de sécurité intérieure, les Asayiches. Les FDS s’étaient officiellement retirées de ces zones en avril dernier, suite à un accord de désengagement avec le gouvernement.
Selon la télévision El-Akhbariya, un membre des forces de sécurité intérieure a été tué et trois autres blessés lors d’une attaque des FDS contre des barrages autour de Cheikh-Maqsoud. Un civil a également perdu la vie dans un bombardement kurde. La chaîne a fait état de dizaines de familles fuyant les quartiers à cause des tirs de mitrailleuses lourdes et de mortiers.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a signalé l’usage de drones explosifs par les forces gouvernementales dans ces quartiers à majorité kurde, ajoutant que les communications y étaient coupées et que des renforts de l’armée syrienne les encerclaient.
Les FDS ont nié toute agression contre les forces gouvernementales, accusant plutôt des factions pro-Damas d’avoir instauré un « siège étouffant » autour des quartiers kurdes et d’avoir tenté d’avancer avec des chars. Elles ont affirmé que les habitants s’étaient armés pour défendre aux côtés des Asayiches.
Malgré un accord conclu en mars pour l’intégration des institutions kurdes dans les structures nationales, des divergences importantes ont retardé sa mise en œuvre. Le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, a annoncé un cessez-le-feu global après une rencontre avec le chef kurde Mazloum Abdi.
