
Le Groupe Casino vient de mettre un terme à son plus vaste plan social, un processus douloureux qui a vu 2 169 des 2 200 salariés concernés par la restructuration recevoir leur lettre de licenciement fin juin. Cette étape marque la fin d’un redimensionnement spectaculaire pour l’un des acteurs majeurs de la grande distribution en France. Les enseignes emblématiques du groupe, telles que Casino, Vival, Spar, Franprix, Monoprix, Naturalia et Cdiscount, ont été réduites de moitié en seulement un an et demi.
Le chiffre d’affaires du groupe, qui s’élevait à environ 30,5 milliards d’euros en 2021, a drastiquement chuté pour atteindre 8,5 milliards d’euros en 2024. Au 31 mars, Casino comptait 7 013 points de vente et 25 000 salariés. Cette transformation radicale a débuté fin 2023 par la cession en urgence de la quasi-totalité des hypermarchés et supermarchés sous enseigne Casino, soit plus de 400 magasins, en raison d’un surendettement croissant. En janvier 2024, le groupe a conclu des accords pour céder 288 magasins à Auchan Retail France et au Groupement Les Mousquetaires, avec des cessions se poursuivant jusqu’en juillet 2024.
En mars 2024, le groupe a changé d’actionnaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky détenant désormais plus de 53 % du capital. Cette reprise s’est accompagnée d’un renouvellement complet de l’état-major. De plus, 5 milliards d’euros de dettes ont été effacés, et 1,2 milliard d’euros ont été injectés pour assainir la situation financière. Le plan de restructuration initial de 2024 prévoyait entre 1 300 et 3 200 suppressions de postes, et en février 2025, le groupe a confirmé 2 200 licenciements au total, avec près de 90 % déjà notifiés. Malgré les difficultés, le groupe vise un retour à l’équilibre en 2026, se concentrant désormais sur les enseignes de proximité et un modèle plus agile.