Daniel-Kretinsky-Casino-negotiations
Daniel Kretinsky, actionnaire principal de Casino, engage un bras de fer avec les créanciers pour réduire la dette de 1,4 milliard d'euros, réclamant l'abandon de 600 millions d'euros. Il propose 300 millions d'euros en capital pour maintenir son contrôle. Les négociations cruciales visent un accord d'ici mi-2026 pour le géant de la distribution.

Le groupe Casino se trouve à nouveau au cœur d’intenses négociations financières, moins de deux ans après une restructuration majeure. Daniel Kretinsky, l’actionnaire principal du distributeur, est engagé dans un bras de fer avec les créanciers pour renégocier une dette de 1,4 milliard d’euros, dont l’échéance est fixée à mars 2027. Conscient de l’incapacité du groupe à refinancer cette somme dans les conditions actuelles, Kretinsky, via France Retail Holdings (FRH), propose d’injecter 300 millions d’euros en capital, à condition que les créanciers acceptent l’abandon de 600 millions d’euros de dette.

Cette proposition s’accompagne d’une demande de réduction du taux d’intérêt sur la dette restante, de 9 % à 6 %. L’objectif pour Daniel Kretinsky est de maintenir son contrôle majoritaire sur Casino, visant 68 % du capital contre 53 % actuellement. Les discussions, qui ont débuté ce lundi, sont qualifiées de « partie de poker menteur » et devraient s’étendre sur plusieurs mois, avec une résolution espérée d’ici la fin du second trimestre 2026.

Le directeur général de Casino, Philippe Palazzi, a présenté aux créanciers les objectifs financiers du groupe à cinq ans, dans le cadre du « Renouveau 2030 ». Ce plan, qui vise à restaurer la rentabilité, prévoit un volume d’affaires de 15,8 milliards d’euros et un EBITDA ajusté de 644 millions d’euros d’ici 2030, ainsi que des économies additionnelles de plus de 150 millions d’euros sur 2029-2030. Malgré un contexte économique difficile, le groupe a montré des signes d’amélioration, notamment avec une croissance des ventes en comparable au deuxième trimestre 2025 pour les enseignes de proximité telles que Monoprix et Franprix.

La restructuration précédente, finalisée en mars 2024, avait déjà vu Daniel Kretinsky prendre le contrôle de Casino, entraînant une dilution massive des anciens actionnaires, dont Jean-Charles Naouri, qui avait perdu le contrôle après trente ans. Casino avait alors évité la faillite grâce à l’injection de 1,2 milliard d’euros de fonds propres et une réduction de dette de 6,1 milliards d’euros. Aujourd’hui, le défi est de trouver un équilibre entre les exigences de Kretinsky et celles des créanciers, qui se disent prêts à envisager toutes les solutions pour soutenir l’entreprise, y compris un financement intégral de leur part si nécessaire.